Premier jour dans la vallée sacrée ! On part chacun avec un tout petit sac à dos, histoire de ne pas être embêté par des bagages à transporter ou à laisser. On descend plus au sud dans la ville pour aller chercher un colectivo, le quartier est beaucoup moins touristique, c'est à nouveau un aperçu de la "vraie vie" des habitants de Cuzco. Une fois rempli, le colectivo démarre, direction Maras, un petit village tranquille entouré de deux merveilles : les terrasses de Moray et les Salinas. Le colectivo nous dépose à la jonction de la route de Maras où attendent des dizaines de taxis espérant récupérer des touristes. S'il y a bien une chose qui fonctionne mille fois mieux qu'en France, c'est bien les transports en commun : il y en a partout, qui déposent les gens à des arrêts non fixes, pour trois fois rien (même pour eux), avec des passages toutes les cinq minutes... Un premier chauffeur nous alpague, mais on préfère proposer à deux Américaines de partager un taxi à quatre (ça nous coûtera moins cher, et c'est plus rigolo !). Nous voici donc dans le taxi d'Edgar avec Leah et Lisa, la fille et la mère, venues passer les vacances avec l'aînée des enfants, prof d'espagnol aux EU et de passage pour deux mois à Cuzco. On papote en espagnol dans le taxi pour qu'Edgar puisse comprendre et participer, c'est super sympa ! Premier arrêt à Moray où, pendant 40 minutes, Edgar nous attend en haut pendant qu'on déambule entre les différents cercles de terrasses. A chaque étage/orientation, les Incas faisaient pousser les plantes les plus à même de correspondre au climat présent (à chaque étage son micro-climat). L'endroit est peu fréquenté (peut-être parce qu'on était l'après-midi ? ), les montagnes enneigées au loin... Magnifique !

Petit tour en taxi à nouveau jusqu'au village de Maras où Edgar nous dépose sur la place, on passe voir le marché couvert, on achète une glace à l'ananas et des bananes séchées puis en route pour la dernière excursion, les merveilleuses salines (chaque famille du village a la sienne) à quelques kilomètres de là. Blanches comme neige grâce au sel présent dans le ruisseau irriguant l'ensemble des terrasses incas, utilisées telles quelles depuis leur construction, elles offrent un panorama époustouflant, entre le ciel et le fond de la gorge, une palette incroyables de blanc, de beige, de gris et d'ocres... Emerveillement. On prend le temps de marcher, d'admirer...

Edgar nous ramène au croisement, on échange nos "contacts" avec Léah et Lisa qui vont à Chinchero (le sens opposé du nôtre) puis attente de 5 min avant de monter dans le premier bus qui passe pour Urubamba où nous changerons à la gare routière pour prendre un dernier colectivo pour atteindre Ollantaytambo, village inca avec ses célèbres ruines où nous passons la nuit. Discussion très rigolote avec deux jeunes d'Ollantaytambo sur la cuisine péruvienne (on dessine chacun notre tour pour parfaire notre vocabulaire et on rigole en imaginant des Pokemon). Arrivée sur la très jolie petite place d'Ollanta, tout est pavé ici et il y a des canaux aussi beaux à voir qu'à écouter (figurez-vous que Manco Inca a réussi à infliger la célèbre défaite d'Ollantaytambo aux conquistadors en inondant la plaine grâce aux canalisations prévues à cet effet !!!). Car la vallée sacrée nous semble sacrée parce qu'elle a l'eau ! Que de fleurs, d'eucalyptus et de cultures ici, où tout doit être beaucoup plus facile ! Sur la route, on a remonté le temps, avec des paysans et leurs boeufs fendant la terre avec leur araire, simple bout de bois et de métal dans la terre brune, et les femmes au travail également, on les voit semer comme chez Millet, on les a vues aussi à Llachon battre le blé ou plus exactement le vanner (enfin des illustrations vivantes de tout le vocabulaire appris en 5e...). Bref, une vallée qui nous charme... D'autant plus qu'au dîner on a pu dévorer des plats qu'on n'avait pas mangés depuis des semaines : Arnaud s'est régalé de burritos et moi d'une énooooooormissime salade composée (aaaah des légumes, alleluia !)... Petite auberge très bien, au dodo !